Épisodes précédents :
Ford Ranger Wildtrak au quotidien : jour 1, la découverte
Ford Ranger Wildtrak au quotidien : jour 2, un géant dans la ville
Ford Ranger Wildtrak au quotidien : jour 3, sur nationales enneigées
Ford Ranger Wildtrak au quotidien : jour 4, départ en week-end
Le Ford Ranger Wildtrak s'est montré jusqu'à aujourd'hui étonnant, venant à bout de tous les clichés que je pouvais avoir sur les pick-up jusqu'ici. Après l'avoir mis en danger dans des situations où il n'aurait théoriquement pas dû être à l'aise, comme la ville ou des longs trajets sur autoroute, terminons cet essai au quotidien en lui concédant une épreuve semblant plus dans ses cordes : le tout-terrain. Mais attention, pas le petit chemin de terre, là on parle de franchissement et de croisement de pont sur une piste mêlant gadoue, glace et neige.
Pour faire front, le Ranger a quelques munitions, à commencer par la transmission intégrale enclenchable avec gammes de vitesses longue et courte, le contrôle de vitesse en descente (HDC), une garde au sol de 229 mm, une capacité à franchir des gués de 80 cm et des angles de franchissement plutôt flatteurs : angle d'approche de 28°, angle de sortie de 28°, angle ventral de 25° et angles de dévers de 35°.
Voilà pour la théorie, passons maintenant à la pratique. Pour cela, nous sommes allés une nouvelle fois à la Ferté- Gaucher, mais cette fois-ci sur le terrain de 10 hectares qu'Escap-4x4 a eu la gentillesse de nous céder une journée. Nous y avions rendez-vous avec Pascal Burg, moniteur chez All Road Experience et organisateur du Duster Cap Maroc, histoire d'avoir l'avis d'un spécialiste.
Trois ateliers étaient au programme, montée/descente, dévers et croisement de pont, qui ont permis à Pascal d'apprécier les qualités du Ranger. Bien né, avec un bon angle d'approche, Pascal regrette cependant que les marchepieds et l'attelage (en option) limitent respectivement l'angle ventral et l'angle de sortie. Il a par contre été totalement séduit par la disponibilité du moteur 5 cylindres TDCI 3,2 l de 200 ch et les différentes aides électroniques qui laissent quand même quelques libertés au conducteur avant d'intervenir. Mais selon lui, le facteur limitant le plus important, qui tient plus d'une concession obligatoire, vient sans aucun doute des pneus.
Le Ford Ranger Wildtrak est en effet équipé de pneus toutes saisons, des Continental CrossContact LX en 265/60R18 montés sur des jantes en 18x8, développés pour les SUV et autres crossovers qui, pour la grande majorité, ne verront jamais de près une flaque de boue, mais c'est le prix à payer pour des performances acceptables sur le bitume. Pour les amateurs de tout-terrain désirant s'offrir des trains de pneus adaptés à un usage plus salissant ou même à la neige, deux autres dimensions de roues sont homologuées pour le Ranger : 16x7 en 255/70 R16 et 17x8 en 265/65 R17.
L'heure est maintenant venue de se diriger vers le lave-auto le plus proche avant d'aller rendre les clés à Ford, ce qui me laisse largement le temps de réfléchir à une conclusion vu que le Ranger semble avoir embarqué la moitié de la terre de la Seine-et-Marne dans ses passages de roue. Le moins que je puisse dire, c'est que je suis surpris. Surpris par sa polyvalence puisqu'il parvient à associer le confort à bord et l'équipement d'une berline, avec les qualités de franchissement d'un véritable 4x4 et les capacités de chargement et de traction d'un utilitaire. Si l'on met de côté le rideau de benne cassé (voir l'épisode d'hier), il n'est tout de même pas parfait : même si Ford a su utiliser la grande expérience de sa filiale américaine pour le rendre le plus maniable possible, cela reste un mastodonte de 5,36 m et de 2,1 tonnes avec un penchant pour la boisson (12,22 l/100 km constatés par mes soins, 10,4 officiellement pour Ford en mixte, la réalité se trouvant probablement entre les deux) et qui fume beaucoup (274 g/km de CO2). Et cette boîte automatique n'est vraiment pas à la hauteur du talent du moteur.
Mais c'est un véhicule très attachant, avec une vraie personnalité, qui détonne totalement dans la production automobile actuelle. Le tarif de base du Ford Ranger Wildtrak équipé du TDCI 3,2 l de 200 ch et boîte mécanique à six rapports est de 37 900 €. Ce modèle d'essai a en options la boîte automatique (2 000 €), la peinture orange métallisé Wildtrak (484,95 €), le crochet d'attelage (376,25 €) et le rideau de benne rigide (1 672,24 €), pour un total de 42 930 €. Il est à noter que, étant donné la configuration double cabine et 5 places, la TVA n'est pas récupérable, mais qu'étant considéré comme un utilitaire, il n'est pas soumis au malus, qui s'élèverait sinon à 6 000 €, ses généreuses émissions de CO2 ne concernant donc que votre conscience. Pour ce prix, qu'est-ce qu'on peut avoir qui s'en approche ?
Il y a d'abord un concurrent tout trouvé dans la catégorie des pick-up : le Nissan Navara. Ce dernier, avec un 4 cylindres 2,5 l dCi 190 ch et 450 Nm, boîte automatique à 5 rapports, finition LE avec pack Premium, s'échange contre 41 389 € toutes options et affiche un équipement proche mais des performances inférieures. De plus, le japonais peine plus à dissimuler son statut d'utilitaire tant à bord qu'en tenue de route. Et si vous pensiez au Volkswagen Amarok , avec comme motorisation la plus puissante un 4 cylindres 2,0 l TDI de 180 ch et 340 Nm, il ne boxe pas dans la même catégorie.
On peut aussi aller jeter un œil du côté des SUV, histoire d'avoir un panorama complet. Cependant, à ce niveau de prix, les concurrents sont soit du généraliste avec un niveau de finition élevé, comme un Kia Sorento 2,2 l Diesel Premium BVA de 197 ch pour 43 140 €, soit du premium en équipement de base, comme un Audi Q5 2,0 l TDI Quattro S-Tronic Ambiente de 177 ch pour 44 100 €. Plus raffinés, plus performants, plus économes, plus compacts certes mais avec des capacités de franchissement, de chargement et de traction vraiment inférieures, ils paraissent surtout bien ennuyeux à côté du Wildtrak.
Twitter : @PierreDdeG
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération