Depuis la fin du GP d'Europe sur le circuit du Nürburgring, on parle beaucoup de deux des prétendants au titre mondial : Fernando Alonso et Felipe Massa qui remuent beaucoup d'encre après leur altercation verbale peu avant le podium. Mais, lors de ce GP apocalyptique, un autre pilote s'est fait remarquer. Il n'a pas gagné ce GP ni aucun autre et n'a d'ailleurs participé qu'à un seul GP, le GP d'Europe. Pourtant cet homme a été en tête de ce GP pendant plusieurs tours. Markus Winkelhock, pilote « de passage » pour l'écurie Spyker, a réalisé l'irréalisable, mener un GP alors qu'il n'avait jamais piloté une F1 lors d'un Grand Prix et, le plus étonnant, c'est qu'il l'a fait au volant d'une voiture appartenant à la dernière, pour de ne pas dire, plus mauvaise écurie du plateau : Spyker.
Si Markus Winkelhock a mené, un temps, ce GP, ce n'est pas le fait du hasard mais, d'un coup de poker de l'écurie Spyker. En effet, le patron de l'écurie néerlandaise a demandé à son pilote de regagner les stands après le tour de formation pour changer de pneumatiques et partir des stands en pneus intermédiaires. La raison été simple, il commençait à pleuvoir et comme le pilote allemand était déjà sur la dernière ligne de la grille de départ, partir des stands ne changeait rien. Cette décision a en fait permis à Markus Winkelhock d'être en tête du GP d'Europe dès le 2e tour et de repartir en pôle position lors du second départ. Markus Winkelhock n'a pas gagné le GP d'Allemagne et n'a pas non plus terminé la course, victime d'un problème technique. Il ne participera plus, cette année, à un GP puis que l'écurie Spyker a décidé de donner son deuxième volant à Sakon Yamamoto mais, c'est probablement le pilote le plus heureux du monde après ce GP.
Vous n'avez probablement pas encore réalisé, mais comment percevez-vous votre week-end ? C'était un jour spécial, ma première course en F1 et en Allemagne. J'ai été plutôt chanceux car l'équipe a pris la bonne décision de me faire rentrer et de changer les pneus immédiatement. C'était une décision d'équipe. J'ai vu quelques gouttes de pluie sur ma visière pendant le tour de formation, mais je ne pensais vraiment pas que ça allait être aussi féroce ! Ça a marché et j'ai dépassé de nombreuses voitures.
Lorsque vous êtes sorti des stands au départ vous étiez à l'arrière du peloton. Quand avez-vous commencé à rattraper d'autres voitures et à vous dire que le pari était gagné ?
J'ai dépassé les premières voitures dès ma sortie de l'allée des stands. J'étais bien plus rapide avec les pneus intermédiaires. Beaucoup de voitures sont sorties de la piste, les conditions étaient très délicates. Il y avait tellement d'eau qu'il n'était pas facile de conserver la voiture sur la piste. Je ne voulais pas prendre de risque car c'était la première fois que je pilotais une F1 sous la pluie. Mais j'étais très heureux. J'ai vu P1 sur le panneau que brandissait mon équipe sur le muret, et j'ai demandé à l'équipe « suis-je vraiment premier ? ». Elle m'a répondu « oui, fonce ! ». Malheureusement la voiture de sécurité est entrée en scène. Mais les autres m'auraient de toute façon rattrapé.
Vous rappelez-vous qui vous avez passé ?
Tout le monde ! Je pense que j'en ai passé 4 entre les deux premiers virages. Puis, lorsque j'ai dépassé Kimi Raïkkönen, je me suis dit que j'étais peut-être P1 ! Lorsque le drapeau rouge a été brandi, je savais que je perdrai le leadership, mais peu importe, j'avais mené une course F1.
Quel conseil l'équipe vous a-t-elle donné pendant l'interruption ?
De continuer à attaquer. Sans risque, sans pression, simplement d'y aller !
Comment avez-vous vécu le restart ?
Je ne voulais pas prendre de risque car je savais que les Ferrari et McLaren seraient rapides et me passeraient. Nous avions les pneus pluie à ce moment-là, et les autres étaient en intermédiaires. La piste était déjà trop sèche en bien des endroits, et je n'avais pas autant de grip que les autres.
Est-il difficile de maintenir d'autres pilotes derrière soi ?
Ce n'était pas facile. Comme je l'ai déjà dit, je n'avais jamais piloté sous la pluie et je ne voulais pas prendre de risque. Je ne voulais pas manquer mon freinage au premier virage et terminer dans les graviers. Je les ai donc laissé passer. J'essayais de résister un peu, mais je perdais trop de terrain dans les virages et ils m'ont facilement passé. Je ne pouvais pas rivaliser avec leur vitesse, alors nous sommes retournés aux pneus rainurés.
Que s'est-il passé en fin de course ?
C'était une issue décevante, c'est certain. Mais ce n'était pas une erreur de l'équipe. Je pense que c'était un problème électronique. Malheureusement le but était de voir le drapeau à damiers, mais je dois quand même remercier l'équipe. J'ai vécu un beau week-end avec les mécaniciens, les ingénieurs, qui ont beaucoup travaillé.
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