Incroyable mais vrai : l'Eglise luthérienne de Norvège souhaite participer à la lutte contre les émissions de CO2 et les autres gaz à effet de serre. Chaque jour, elle tente de sensibiliser ses fidèles aux enjeux climatiques, tout en faisant la chasse aux émissions de CO2 chez elle. Prières pour le climat, installation de râteliers à vélos sur le parvis des églises, baisse du thermostat dans les lieux de culte... voici ses initiatives : la Norvège a pour objectif de devenir un pays "zéro émission" ("neutre en carbone") à l'horizon 2050, tous les coups de pouce sont donc les bienvenus. Il faut rappeler que ce pays est actuellement l'un des principaux exportateurs de pétrole au monde, il y a du boulot en perspective ! Helen Bjoernoey, ministre norvégienne de l'Environnement et pasteur de formation, a souligné : "L'Eglise s'est toujours engagée pour des causes sociales et éthiques. Elle a été très impliquée dans la lutte contre l'apartheid et dans la lutte contre la pauvreté. C'est donc naturel qu'elle s'engage aussi dans le dossier le plus important du moment : le climat. Nous devons tous partager la même cause, que l'on soit protestant, laïc, musulman ou bouddhiste. C'est la responsabilité de tous les hommes de transmettre un cadre de vie acceptable aux futures générations."
Dans le cadre de la Journée mondiale de l'environnement, le 5 juin 2007 en Norvège (la cité de Tromsoe dans l'Arctique a été retenue comme ville-hôte), l'Eglise de Norvège a institué une Journée de l'oeuvre du CréateurChaque paroisse est invitée alors à adopter une liturgie spéciale. Le texte de contrition mentionne : "Nous admettons dans notre avidité et étroitesse d'esprit avoir troublé le cours délicat qui règle les courants marins, la météo, la pluie et le soleil. Dieu éternel, dans ta grande miséricorde, change nos coeurs." Pour cet événement écolo, l'ancien archevêque anglican sud-africain Desmond Tutu traversera la moitié de la planète pour prononcer une messe oecuménique en faveur du climat le 3 juin à Tromsoe.
Un label "paroisse verte" a été créé et attribué aux paroisses obéissant à certaines règles, telles l'utilisation du papier recto-verso, le recyclage des déchets, l'achat parcimonieux de fournitures, l'organisation d'une messe en plein-air ou la tenue d'un prêche sur l'environnement au moins une fois par an. Hans-Jürgen Schorre, responsable des questions sociales au sein de l'Eglise de Norvège, a affirmé : "Dans la Bible, l'homme n'est pas le maître de la nature mais son protecteur. Il doit l'exploiter avec respect", assure."
Quatre pasteurs ont parcouru à vélo les 480 km montagneux qui séparent Bergen et Oslo en 2005 afin d'obtenir que les déplacements professionnels sur deux-roues soient défrayés au même titre que les déplacements motorisés. Ingeborg Midttoemme, présidente de la Fédération des pasteurs, déclare : "Les pasteurs sont des personnes-clés parce que leur rôle, c'est de changer les comportements. C'est chose difficile mais il faut montrer que tout le monde peut contribuer en se fixant des objectifs accessibles".
Le paradoxe : une partie des fonds de l'Eglise, gérés par un organisme distinct, est investie dans le capital de compagnies pétrolières et de transporteurs aériens. Priez pour les véhicules écolos !
Source : AFP
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