Peut-on conjuguer sortie familiale au cinéma et passion automobile ? Évidemment, si votre choix se porte sur Hell Driver, il y a de fortes chances que votre petit dernier termine traumatisé tandis qu'opter pour Fast n'Furious 5 devrait provoquer soupir et grincements de dents chez votre compagne. Mais dans le cas de Cars 2, tout le monde devrait y trouver son compte. En fait, ce nouveau film de chez Pixar est un véritable quizz pour les amateurs de voitures. Pendant que Junior battra des mains face aux clins de phare de Flash McQueen, vous aurez fort à faire à reconnaître tous les modèles qui ont été amoureusement modélisés puisque c'est en tout 145 automobiles ajoutées à 781 variantes que vous devrez identifier tout au long du film ! Et si nombre d'entre elles sont très fidèles à l'original, d'autres sont des mélanges de plusieurs modèles qui ajoutent un peu plus de piment.
Comme Finn McMissile qui joue le rôle d'un agent secret britannique par exemple. Il aurait été visiblement trop simple de prendre seulement les traits de l'Aston-Martin DB5 de James Bond, Finn présente aussi des détails stylistiques rappelant la Volvo P1800 du Saint et la BMW 507 de Fantomas, tandis qu'Holley Shiftwell, son assistante, semble être une interprétation très moderne de la Jaguar XJ13 et que son confrère américain Rod « Torque » Redline offre un mélange des derniers modèles de Dodge Challenger et de Ford Mustang. Du côté des méchants, le diabolique professeur Z et ses airs de Zündapp Janus, fait notamment équipe avec deux AMC, Grem (pour Gremlin) et Acer (pour Pacer) afin de former un gang de voitures considérées de façon unanime comme moches et voulant prendre leur revanche après avoir subi de trop nombreuses moqueries. Méfiez-vous donc après avoir pointé du doigt en ricanant un Fiat Multipla ou une Renault Wind.
Mon coup de coeur va toutefois sans hésiter à la Reine d'Angleterre représentée sous la forme d'une antique Rolls-Royce Phantom accompagnée de son petit-fils Wheeliam (quel jeu de mot !), une Bentley Continental GT, bien gardés par une horde de Range Rover P38 gardes du corps. Une mention spéciale aussi à Sally, l'amoureuse de Flash, une Porsche 911 996 qui a su rester nature en refusant un lifting 997 pour ce nouvel opus. C'est tout elle, ça.
Mais ça n'est pas tout, puisqu'il y a aussi tous les adversaires de Flash McQueen durant le Grand Prix Mondial qui fait voyager le spectateur de pays en pays avec des décors « voiturisés », comme Big Bentley à Londres ou l'Arc de Triomphe au sommet en forme de moteur et surmonté de phares, la Tour Eiffel en forme de bougie d'allumage ou le Pont Neuf fait de ressorts à lame à Paris. Et c'est probablement là que les plus intégristes d'entre vous fronceront les sourcils face à quelques incohérences. Certes, il est vrai que cette compétition rassemble sur un même circuit mélangeant goudron et terre battue des voitures aussi variées qu'une Formule 1 (Francesco Bernoulli), une WRC (Raoul Caroule, clin d'œil à Sébastien Loeb avec un mélange de Peugeot 206 et de Citroën C4), des GT1 comme une Aston-Martin DB9R (Nigel Gearsley), des GT2 comme une Corvette C6-R (Jeff Gorvette) et des GT3 comme la McLaren MP4-12C (logiquement Lewis Hamilton qui prête d'ailleurs sa voix dans la version originale). D'accord, Flash McQueen, multiple champion de cette discipline de tour de rond point qu'on appelle la Nascar, reste dans les meilleurs. Mais en même temps, on parle ici d'un film d'animation avec des voitures vivantes dont les yeux prennent tout le pare-brise (ce qui fait que les globes oculaires doivent occuper tout l'habitacle, je dis ça, je dis rien). Du coup, question réalisme, on ne fera pas trop la fine bouche si vous le voulez bien, et on ne se posera même pas de question sur la raison pour laquelle Jacques Villeneuve en commentateur sportif est représenté sous la forme d'une rutilante Jaguar Type E ou que Tomber, un indic français, a tout d'une Reliant Robin à trois roues.
Parallèlement à ce jeu des sept familles, les nombreuses courses poursuites qui jalonnent le film s'avèrent très spectaculaires et plus réalistes que bien des films « réels » (on pense bien fort à la scène de la mine dans Fast n'Furious 4), tout comme les bruits moteur particulièrement bien reproduits. Par contre, la débauche de couleurs, la 3D et la surenchère des cascades donnent une impression finale de kaléidoscope sous amphétamine à la limite de la nausée et qui rompt peut-être un peu trop avec la simplicité du premier. Deux remarques pour finir : certains personnages... meurent et la morale inévitable mais surprenante pointe du doigt le lobby pétrolier. Si si.
Sortie sur les écrans le 27 juillet 2011
Critique Ciné Auto - Cars 2 : les tacots contre-attaquent
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