Les collectors sont des autos, rares, que l’on trouve encore sur le marché de l’occasion et dont on peut espérer des cotes à la hausse dans les années qui viennent. Après la BMW Z1, voici l’Audi 80 Avant RS2.
A la toute fin de carrière de l’Audi 80, le constructeur allemand s’est mis en tête de proposer sur cette base un break ultra-sportif, a priori limité à 2 200 exemplaires. Il a réédité l’opération l’an dernier avec la RS4 de 380 ch sur la base de l’A4 Avant. En 1994, la RS2 se contentait de 315 bourrins, mais ils suffisaient à en faire le break le plus performant au monde à l’époque. Et il portait le monogramme Porsche sous celui de RS2. En effet, en plus du montage final, le spécialiste du coupé sportif a largement contribué à la naissance de la bête (boucliers, jantes, freins de 968, moteur…). La base de la mécanique provient du 5 cylindres de la S2 230 ch copieusement vitaminé par Porsche avec un turbo plus gros et autres recettes connues. Si la souplesse à bas régime apparaît perfectible et l’inertie du gros turbo au démarrage dénote en conduite calme par rapport à la S2, on vous garantit que ce break un peu spécial déménage au-dessus de 3000 tours. Il accélère aussi fort qu’une 911 ‘94 malgré ses 200 kg supplémentaires. En revanche, quel que soit le style de conduite adopté, la RS2 se montre beaucoup plus soiffarde que la Porsche.
La transmission quattro autorise une motricité démoniaque. La RS2 est bien sûr une vraie intégrale permanente à différentiel central de type Torsen (qui répartit le couple équitablement entre les deux essieux en condition de roulage normal, et en reporte jusqu’à 70 % sur le train le plus adhérent en cas de besoin) et pont à blocage manuel arrière. Le système quattro concourt à un comportement routier satisfaisant, plus rigoureux que celui de la S2 même si on peut juger le train arrière tout aussi passif. Si l’auto manque en conséquence d’agilité dans les épingles, elle se montre par ailleurs irréprochable. Pour la première fois sur une Audi, les suspensions bien revues ne nuisent pas à l’équilibre de l’auto sur des revêtements inégaux ou ondulés. L’amortissement au tarage prévenant (en comparaison de la récente RS4) participe de surcroît à un confort honnête, tout comme les excellents sièges Recaro à l’avant. On peut adorer le côté tuning de la RS2, visible mais pas trop extravagant. Quant à ceux qui préfèrent l’anonymat, qu’ils regardent plutôt du côté de la Mercedes E 500.
Il n’y a rien à redire à propos de l’équipement ultra-complet ou de la qualité de finition. Seule l’habitabilité arrière et le volume du coffre se situent en dessous de la moyenne des breaks familiaux, mais en comparaison d’une 911, c’est géant. La fiabilité générale atteint un très bon niveau. L’exclusivité du concept et l’absence de gros défauts peuvent justifier un achat coup de cœur malgré une cote un peu élevée et un avenir de collector incertain.
L’Audi 80 Avant RS2 en bref : 5 portes ; transmission aux 4 roues en permanence (quattro), 6 vitesses manuelles ; longueur : 4,51 m ; coffre de 370 à 1 200 litres ; poids : 1 600 kg. Commercialisée à l’été 1994 jusqu’en 1995.
Caractéristiques Avant RS2 à moteur 5 cylindres 2226 cm3, 315 ch à 6500 tr/mn, 410 Nm à 3000 tr/mn ; performances : 261 km/h, 400 m DA en 13,8 secondes, 1000 m DA en 25,0 secondes ; degré d’équipement unique, direction à assistance constante. Consommation selon anciennes normes (90/120/urbaine) en litres aux 100 km : 7,7/9,2/14,3 ; moyenne réelle estimée : 17 l/100 km.
Qualités : performances ébouriffantes, positon de conduite, finition impeccable, comportement sûr, bonne motricité.
Défauts : consommation et autonomie, moteur un peu creux sous 3000 tr/min accès et habitabilité aux places arrière, course de la pédale d’embrayage longue
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