80 km/h sur route : un jackpot à 335 millions d'euros
Rien n’y fera, on va y passer. Les 80 km/h sur route c’est maintenant et la réforme est en marche. Aucun débat, aucune prise en compte des avis des associations tandis que les résultats de l’expérimentation menée depuis deux ans resteront confidentiels. Il n’y aura donc aucune base objective pour motiver cet abaissement de 10 km/h sur les 400 000 km de route secondaire, et on devra se résoudre à un discours moralisateur infantilisant et intimidant. Résultat ? Pour 83 % des Français, si le gouvernement veut abaisser la vitesse sur les routes secondaires, c'est avant tout pour dresser davantage de contraventions.
C’est le résultat d’un sondage réalisé en ligne le 8 janvier selon la méthode des quotas auprès d'un échantillon représentatif de 1 018 personnes de 18 ans et plus. Et puisqu’il n’y a aucune pédagogie de la part de nos dirigeants éblouis par leur propre éclat et qui ont toutes les qualités, sauf celle de s’en servir, il n’y a rien de surprenant à voir la suspicion de la plèbe l’emporter sur le sujet. La même masse qui se remet de la gueule de bois non pas du réveillon mais de la découverte des nouveaux tarifs à la pompe augmentés des taxes écologiques.
Les routes à double sens hors agglomération ont en 2016 concentré 55 % des accidents mortels (1 911 tués). Une baisse de la vitesse sur ces axes permettrait de sauver "350 à 400 vies" par an, estime le gouvernement qui oublie tout de même le fait que les autoroutes sont les axes les plus sûrs. Si nos élites veulent vraiment sauver des vies, qu’elle mette donc les grands rubans accessibles à tous par leur gratuité. Mais ce serait un manque à gagner. Une fois dis ça, on décèle les vrais objectifs.
Et il vaut le coup selon une étude menée par l’hebdomadaire Auto Plus. Ce dernier précise : en comparant le bilan des cabines radars placées sur les zones de tests aux résultats relevant visiblement du secret défense, avant et pendant l'expérimentation, "il apparaît qu'elles ont flashé quatre fois plus", constate le média. En rapportant ça à l'ensemble des cabines implantées sur les routes qui pourraient passer à 80 km/h, cela pourrait représenter environ 335 millions d'euros annuels.
On rappellera que selon la Cour des comptes, "plus de 50 % des recettes des amendes ne sont pas directement affectées à la mission" de sécurité routière. Une partie de l'argent des radars est en effet affectée au "désendettement de l'État".
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