Convention climat: c'est non au 110 km/h sur autoroute!
Recevant à l’Elysée les acteurs de Convention citoyenne pour le climat, Emmanuel Macron a finalement préféré surseoir à l’application des 110 km/h sur autoroute : « il faut faire maturer le débat dans la société. »
A partir de 10h30, Emmanuel Macron recevait à l’Elysée les 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat, qui ont proposé la semaine dernière 149 mesures destinées à améliorer la qualité de l’air, parmi lesquelles une très controversée limitation de vitesse à 110 km/h sur autoroute.
Prenant la parole à midi après six des 150 citoyens, le Chef de l’Etat a salué une Convention citoyenne qui « en 9 mois, a renouvelé de manière inédite les formes de la démocratie, bousculé le système. »
Dans la foulée, il a annoncé que 15 milliards d’euros supplémentaires seraient injectés dans les deux ans pour la conversion écologique, tout en précisant que la décroissance prônée par certains n’était pas la solution : « malgré une économie à l’arrêt pendant la crise sanitaire, les émissions polluantes n’ont baissé que de 8%. »
A la place, Emmanuel Macron prône un verdissement plus marqué de l’économie, que va s’attacher à mettre en œuvre un Conseil de défense écologique, qui se réunira fin juillet, suivi d’un plan de relance économique, écologique et social soumis au vote du parlement d’ici la fin de l’été.
Mais l’annonce la plus attendue concernait la limitation à 110 km/h sur autoroute, censée permettre une baisse de 20% des émissions de CO2. Au lendemain de la vague verte aux municipales, on pouvait craindre/espérer (rayer la mention inutile selon votre point de vue) qu’Emmanuel Macron valide cette demande, légitime d’un point de vue écologique quoique bien hasardeuse sur le plan politique.
Sans surprise, l’hôte de l’Elysée préfèrera botter en touche. « Il faut reporter le débat sur les 110 km/h », a-t-il lancé, suscitant des rires dans l’assemblée. « Je formule cette proposition en spécialiste. J’ai présenté beaucoup de grands plans qui se sont trouvez résumés à une seule mesure ou réduits à une petite phrase ! Ce serait profondément injuste que tout votre travail soit réduit à cette proposition. »
Estimant qu’une telle mesure risquait de participer de l’enclavement de certains territoires, Emmanuel Macron précisera que « pour que ça marche il ne faut pas stigmatiser les gens, les diviser. » Il faudrait au contraire les « embarquer », ce qui semble difficile en l’état avec une proposition qui cristallise 74% d'opinions négatives, et arrive deux ans après l’instauration des 80 km/h sur le réseau secondaire. « Il faut faire maturer le débat dans la société », a prudemment conclu le chef de l’Etat.
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